Bon à moi de lancer un débat vu que quelques unes d'ici sont pro-cheval le plus naturel possible... et c'est un sujet qui me tient beaucoup à cœur surtout quand on s'aperçoit des méfait du ferrage.
Biomécanique du pied
L'os du pied, sous le poids du corps, bascule vers le bas et l'arrière, entraînant dans ce mouvement la partie antérieure du sabot auquel il est soudé, et écrase le coussinet plantaire et la fourchette.
Le coussinet se trouve ainsi coincé entre la fourchette et le sol vers le bas, le tendon fléchisseur, l'os du pied vers le haut.
Le pied s'écarte donc sur les côtés en poussant les fibro-cartilages contre la paroi qui suivra, ainsi que les talons.
La fourchette se déforme et son épine comprime le coussinet digital qui s'élargit sur les côtés et pousse contre les cartilages ongulaires de la 3ème phalange.
Ces cartilages jouent le rôle de pompe et envoient le reste du sang dans le membre.
Si les cartilages ne sont pas sains, ils perdent leur élasticité et ne remplissent plus correctement leur fonction et le cheval s'expose à des commotions, à une circulation de retour insuffisante = engorgement des membres.
Le pied est un centre d'amortissement et de neutralisation des chocs et pressions. Parties profondes du pied
Au moment du poser, les pressions accumulées sur l'os du pied et l'os naviculaire tendent à les enfoncer dans le sabot et à abaisser le coussinet plantaire, la fourchette et la sole.
Le coussinet plantaire pressé entre les os et la fourchette se trouve aplati et élargi.
Il pousse latéralement contre les cartilages et provoque l'élargissement du sabot dans sa partie arrière principalement.
Ce mouvement est limité à quelques millimètres.
L'appui au sol de la fourchette est déterminante.
Lorsque la fourchette n'est pas à l'appui, elle s'affaisse légèrement, le coussinet n'est plus suffisamment écrasé pour remplir son rôle qui devient alors quasi inexistant.
---Conditions nécessaires au rôle d'amortisseur du pied -l'écartement des talons (c'est pourquoi il n'y a pas de clou au dernier tiers du fer)
-la souplesse des fibro-cartilages et de la corne
-l'appui d'une fourchette saine au sol
Si l'une de ces trois conditions n'était pas remplie, tous ces efforts auraient lieu à l'intérieur du pied en laissant les surfaces osseuses s'entrechoquer.
Par souffrance, les allures deviennent piquées, la circulation sanguine, par absence d'effet de pompe, est ralentie, la fourchette se retracte et remonte vers le haut du pied, les talons se resserrent et la sole devient de plus en plus concave.
Si les chocs sont trop brutaux (sur une piste dure), les vibrations des pieds et des phalanges provoquent de l'ostéo-arthrite et des tendinites.
Pendant la phase de soutien, la répartition des forces d'appui sur la face solaire du sabot n'est pas uniforme.
La paroi du sabot, qui repose sur le fer, supporte la majorité des efforts, la fourchette et la sole n'assurant qu'une faible part de cette fonction.
Dès l'impact du pied sur le sol, les talons et les quartiers sont davantage chargés (60%) que les mamelles et la pince.
Un pied fuyant (angle du pied très inférieur à 55°) sera en surcharge en talon (70% de la charge et plus) ce qui favorisera les lésions.
La partie médiane du sabot supporte davantage d'efforts que le côté.
A l'intérieur du sabot, la 3ème phalange est normalement maintenue par trois forces qui s'équilibrent :
1. la suspension à la paroi par l'adhérence dermo-épidermale
2. la tension du tendon fléchisseur profond
3. l'appui dorsal de la 2ème phalange
---L'expansion des talons
Au cours de la phase d'appui, au moment de la descente du boulet, la force verticale du poids du corps est transmise aux deux tiers postérieurs du sabot.
Le coussinet plantaire, formé d'un tissu fibro-adipeux très irrigué, reçoit cette force et la distribue à l'ensemble de la sole. Celle-ci, grâce à sa structure concave renforcée par les armatures des barres, transforme alors la poussée verticale en pression horizontale sur les cartilages complémentaires.
La fourchette, qui est la structure la plus molle du pied, se déplie permettant l'expansion latérale des talons.
Dès que l'appui cesse, les talons se resserrent à nouveau grâce aux propriétés d'élasticité de la corne, de la fourchette et des cartilages complémentaires.
Ces mouvements d'expansion et de contraction du coussinet plantaire et des parois assurent un brassage de sang et activent la circulation du membre.
Si le terrain est mou, la fourchette vient en contact avec le sol à chaque foulée sans que cela pose de problème.
Par contre, si le terrain est dur, cela n'est pas souhaitable car :
* la corne qui recouvre la fourchette est très tendre et à tendance à s'échauffer rapidement.
* quand la fourchette prend fortement appui sur le sol, les structures internes du pied, en particulier l'os naviculaire, se trouvent prises en sandwich entre la poussée verticale venant du dessus et le sol en dessous.
Elles sont, en conséquence, soumises à de très fortes pressions.
Au poser, le pied s'écarte un peu au niveau des quartiers et beaucoup au niveau des talons. C'est pour ne pas empêcher cet écartement que l'on ne broche jamais un fer à l'arrière. L'appui de la fourchette au sol est essentiel pour que le pied puisse jouer son rôle d'amortisseur.
Source: www.galopin-fr.net
Voilà pour le petit rappel biomécanique que nous connaissons toutes (euh, nan pas trop j'avoue lol)
maintenant le sujet du débat (désolée pour le long discours mais je veux faire ça bien)
[u]Les méfaits du fer[u]
On suppose que le fer s'est imposé comme une nécessité à partir du moment où le cheval était confiné dans des écuries. Le but était tout simplement d'avoir le cheval à sa disposition, prêt et utilisable comme un bon outil que l'on rangerait à sa place après usage. On ne se souciait guère à l'époque du bien-être du cheval et de son besoin d'espace et de mouvement.
En fait, ce confinement rendait les pieds des chevaux fragiles et la corne pourrissait au contact du purin, celui-ci dégageant de l'ammoniac.
Le fer est apparu plus comme moyen de remédier à celà.
Et peu à peu, le fer s'est imposé comme une évidence aux yeux de tous et on ne se posait même pas la question. IL FALLAIT FERRER UN CHEVAL UN POINT C'EST TOUT. Déjà au 19ème siècle, des études ont montré que le ferrage avait beaucoup d'inconvénients. Il était devenu un mal nécessaire. Pourtant, on tenta de trouver d'autres alternatives en créant des sandales de bois et de paille ou même encore aujourd'hui, en collant des sortes de fers ou plaques en résine. Mais aucun de ces moyens n'est apparu comme meilleur que la ferrure d'un point de vue d'abord économique ensuite pratique, la résistance et la longévité. Aujourd'hui, un propriétaire est "tranquille" pendant 6 à 8 semaines voire plus selon la vitesse de pousse de la corne. Alors autant ne pas chercher à comprendre ni changer les choses quand elles se sont si bien installées comme une évidence!
Et l'idée s'est tellement ancrée dans la tête des gens qu'aujourd'hui encore le fer est indissociable du cheval quoi qu'on en fasse. Le ferrage fait partie donc des bons soins à apporter à son cheval, tout comme le nourrir ou le panser. Quand on s'amuse à regarder des planches d'anatomie, je le redis, bien trop souvent on y voit des sabots ferrés où chaque partie du fer est elle-même détaillée au même titre que chaque partie du corps et du pied du cheval!
On oublierai presque que ces animaux sont bel et bien nés sans fers! Et qu'un cheval sauvage parcourant des kms n'en a pas besoin! Oui, la nature a tout prévu au départ mais l'homme se croyant toujours au dessus de tout aime bien y mettre son grain de sel et se croit capable de tout solutionner! Sauf que justement c'est un cercle vicieux qui se répète: le cheval est enfermé, piétine son purin, manque de mouvement et en conséquence a les pieds qui s'abîment. On croit arranger les choses en le ferrant mais c'est tout le contraire qui se produit en fait. La ferrure vient abîmer le pied bien plus qu'elle ne le soulage. Les choses s'agravent.
Le pied se trouve entravé, contracté, comme emprisonné. La corne ne peut plus s'user correctement comme elle l'aurait fait dans la nature. Elle pousse, pousse et le fer est toujours là... Les clous enfoncés viennent fragiliser la corne et celle-ci éclate. La circulation sanguine ne se fait quasiment plus. Le fer renvoit toutes les ondes de chocs dans les tendons et articulations car le pied ne peut plus remplir ses fonctions d'amortisseurs et encaisser les chocs dûs aux déplacements du cheval.
Et qui plus est, la manière classique de parer des maréchaux ferrants, qui n'arrange pas les choses!
Les talons sont trop hauts, la sole et la fourchette trop courtes et le pied perd ses fonctions. Pour vous donner une idée, c'est un peu comme une femme qui porte des hauts-talons, son pied se retrouve exagérément incliné. Normalement, la 3ème phalange doit être parallèle au sol. Normalement, au naturel...
Or, quand il est paré pour être ferré, un cheval a des talons trop hauts ce qui fait que cette 3ème phalange bascule vers l'avant et s'incline. Pauvres tendons et articulations! N'avez-vous jamais remarqué que certains chevaux fraichement ferrés semblent mal à l'aise le premier jour? Certains ruent, d'autres trébuchent...Ceci s'explique par le fait que le cheval a une sensation de fourmillements car la circulation sanguine est limitée.
Thermogramme: en bleu, un membre ferré. Les autres sont sans fers. Le bleu témoigne d'un pied froid comparé aux autres car la circulation du sang est minimisée...Imaginez vous quand vous portez des chaussures trop petites. Vous voudriez les enlever et vous le faites. Mais le cheval lui est contraint de les garder!
Ceci dit, la plupart ont pris l'habitude de cette entrave et oublient qu'ils la portent. Ceci n'est pas étonnant vu l'âge auquel on commence à les ferrer!
Et c'est encore un autre problème malheureusement. La première erreur commence dès la naissance du poulain.
Aujourd'hui et pour soit disant des questions de sécurité et de commodité, la plupart des poulains naissent sur un nid bien douillé plein de bonne paille épaisse, dans des boxs capitonnés. Certes c'est plus agréable me direz-vous! Mais dans la nature, les poulains tout juste nés se mettent debout et se mettent en mouvement. N'oublions pas non plus la nature du cheval qui est un herbivore et donc une proie et qu'il doit prendre la fuite à la moindre alerte de danger. Les poulains aussi doivent suivre leur mère et courir le plus tôt possible.
Tout celà pour en venir au pied du cheval. Le pied du poulain doit rapidement se trouver sur du dur pour que tous les os prennent bien leur place dans ce que l'on appelle la boîte cornée. Sur sol mou, ceci ne se fait pas correctement. Le sol dur permet aux tendons de rester élastiques et de se renforcer. Si un poulain ne dispose que de sols mous, le sabot pousse anormalement et se transforme en sabot contracté ou "encastelé". Le problème est que la troisième phalange et ses processus palmaires (os dans le sabot) finissent leur croissance aux 6 ans du cheval. Ces sortes de renforts à l'arrière donnent au pied sa stabilité et pour se développer correctement, ils ont besoin de suffisamment d'espace.
Or le pied devenant contracté depuis le plus jeune âge du cheval, on comprend bien que ceci est un grave problème qui finira par avoir de lourdes conséquences!
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Source : http://azurchevalnatur.canalblog.com/archives/le_parage_naturel_et_le_cheval_pieds_nus/index.html
voilà je voulais mettre un point sur cette chose que j'ai moi-même mis beaucoup de temps à bannir...
Vos avis?